Elles apportent une touche de couleur, de fraicheur et de plaisir aux tables de printemps. Les fraises (locales et de saison) ont fait leur retour sur les marchés, chez les primeurs et dans les vitrines des meilleures pâtisseries depuis quelques semaines. Les premières proviennent du Languedoc-Roussillon.
Dès l’antiquité, nos ancêtres les gourmands connaissaient déjà la saveur de la fraise des bois, si discrète mais si parfumée (fraise, du latin fragum : parfum). Puis ces fraises sauvages ont commencé à être cultivées dans certains jardins un peu partout en Europe et, avec l’introduction de variétés venues d’Amérique, il y a 300 ans, sont apparus les fraisiers modernes à gros fruits.
Sur les 77 000 tonnes de fraises produites en France, 6 000 tonnes (soit environ 8%) sont cultivées en Occitanie, essentiellement en Languedoc-Roussillon. Le Gard, l’Hérault, le Tarn-et-Garonne et les Pyrénées occidentales sont les principaux départements producteurs, avec un total de plus de 410 hectares consacrés au délicieux fruit rouge.
Après un hiver d’endives, de choux et de pommes (ou de fruits exotiques au bilan carbone d’avion-cargo), les premières fraises cultivées en pleine terre et annonçant la couleur du printemps en France (les meilleures, donc !), proviennent généralement du Gard, dès le mois de mars. Il s’agit de deux variétés sudistes et précoces, un peu moins grosses que les fraises du Nord mais tellement plus parfumées. La star, c’est la gariguette. C’est, parait-il, la fraise préférée des Français. Rouge vermillon, de forme allongée, chair juteuse, fruitée et légèrement acidulée, elle est aussi la préférée des chefs cuisiniers et des grands pâtissiers. La gariguette a une cousine un peu moins célèbre mais tout aussi intéressante : la ciflorette. Elle aussi de forme allongée, à chair très claire, sa saveur rappelle celle de la fraise des bois et elle présente un remarquable équilibre sucre-acidité.
Preuve de la qualité exceptionnelle de la production régionale, la Fraise de Nîmes a obtenu une indication géographique protégée (IGP) en 2010. Cette appellation concerne exclusivement les variétés gariguette et ciflorette, cultivées selon un cahier des charges très strict, sur une aire géographique correspondant peu ou prou au plateau des Costières, au Sud de Nîmes (28 communes).
Les plus précoces et les meilleures fraises de pleine terre sont d’ici. Heureux habitants d’Occitanie, il faut en profiter !