A la grande satisfaction de la filière agroalimentaire régionale, les produits sous signes officiels de qualité (AOP, AOC et IGP) sont exclus de l’obligation d’afficher un Nutri-Score. Neuf ans après l’adoption du Nutri-score en France, l’Assemblée nationale, à l’occasion de son vote sur l’obligation de ce classement, vient de reconnaitre la spécificité des produits sous signes officiels de qualité, dont les AOP, AOC et IGP : ils seront exemptés du Nutri-score obligatoire. Une annonce qui a réjouit Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. « C’est une victoire majeure pour nos producteurs, nos artisans, nos agriculteurs et nos terroirs, dit-elle. Depuis des années, je me bats pour que nos produits d’excellence, fruits du travail et des savoir-faire locaux, ne soient pas pénalisés par ce classement. Un fromage fermier, un jambon, une huile d’olive AOP ne se résument pas à un code couleur. Ce sont des histoires humaines, des emplois ruraux, une économie locale vivante. Protéger nos AOP, c’est défendre une agriculture française de qualité. »
Le Nutri-score, sensé classer les produits alimentaires en fonction de leur valeur nutritionnelle et de leurs bienfaits pour la santé (les teneurs en calories, en sucres, en graisses et en sel étant des critères défavorables) était considéré comme une hérésie purement arithmétique par une partie de la filière agroalimentaire, en particulier par les fabricants de produits sous signes officiels de qualité (AOP, AOC, IGP). En raison du mode de calcul du Nutri-Score, les fromages, les charcuteries et bon nombre de fleurons de la gastronomie française, issus des terroirs, étaient frappés de très mauvaises notes. Alors que ces produits sont élaborés sous certaines conditions géographiques et selon des cahiers des charges extrêmement contraignants en matière de qualité et d’hygiène.
La Région Occitanie, la première de France avec ses 260 produits sous signes officiels de qualité, était particulièrement impactée par le Nutri-score. Sur les 260 produits labellisés, il y a certes de nombreux produits agricoles bruts (viandes, légumes, fruits, produits de la mer…) qui n’étaient pas soumis à l’obligation d’affichage de performances nutritionnelles, mais il y a aussi beaucoup d’aliments transformés (fromages, charcuteries, huiles, condiments, plats cuisinés…) pour lesquels le mode de calcul du Nutri-score n’était absolument pas adapté.